L’accueil de jour Jean Rodhain à Metz

Un Accueil de Jour est un lieu convivial et de proximité qui permet de manière inconditionnelle une mise à l'abri en journée, de toute personne en situation d'exclusion, d'errance, et de grande précarité.

Les personnes accueillies bénéficient d’un accueil chaleureux, de conseils, d’une orientation, d’un accompagnement social, de soins, d’un petit déjeuner, d’une douche.

Les 40 bénévoles de l’accueil de jour Jean Rodhain s’investissent tous les jours de la semaine du lundi au vendredi pour permettre à ce lieu d’exister, de permettre ainsi de lutter contre l’exclusion et la grande précarité.

C'est un véritable lieu de vie et de partage où l'on peut rencontrer de nombreuses nationalités.

L'accueil de jour Jean Rodhain (dit AJR) à Metz, accueille spécifiquement des hommes (de + 25 ans) . 

• Un pôle restauration, 5 jours sur 7, actuellement sous la forme de brunchs en attendant la reprise des repas de midi.
• Un pôle hygiène, avec une offre de douches et de laverie (lave-linge et sèche linge, repassage)
• Un pôle accompagnement et accès aux droits, constitué de bénévoles et de nouveaux partenaires : La Ligue des droits de l'homme, le SAO (service d'accueil et d'orientation pour les personnes à la rue et pour les personnes risquant l'expulsion de leur logement), et une assistante sociale du CCAS.
• Un pôle actions collectives de remobilisation sociale avec des ateliers de loisirs ou sportifs (jeux, foot, ciné), de bien être (yoga, méditation et art thérapie avec Médecins du Monde) d'expression (ateliers d’écriture,). Plus un espace collectif de détente, pensé, entre autres pour que les personnes se reposent  de la vie très dure  de la rue…

La journée débute à 7h45 : heure à laquelle arrive l’équipe de bénévoles du jour.

Et tout commence pour l’équipe cuisine par la préparation d’un bon café. Tout le monde s’active pour préparer les tables des petits déjeuners. On coupe le pain frais. On prépare le beurre, la confiture, le sucre, les viennoiseries. Hummm….la bonne odeur de café.

Ça s’active aussi du côté de l’accueil ! On allume l’ordinateur. On prépare les tickets. On va chercher le journal du jour. On vérifie si tout le nécessaire de toilette est prêt.

8h30 : ouverture des portes. Ça se bouscule déjà à l’entrée de l’AJR. Les personnes prennent place petit à petit dans la grande salle à manger. Un agréable brouhaha prend place. On échange sur tout : l’actualité, la météo du jour, les injustices… jusqu’à 11h30, pendant cette pause matinale, les personnes ont la possibilité de manger un plat chaud du jour et de commander un sandwich à emporter pour la journée.

Pendant toute la matinée, un bénévole assure l’accompagnement et se tient à la disposition des personnes dans un bureau dédié. Ici on y passe pour faire une démarche, appeler le 115 ou juste pour discuter.

L’AJR est un lieu de vie. De nombreux ateliers et évènements sont proposés aux personnes accueillies. Comme par exemple, l’atelier cinéma qui a lieu tous les mercredis après-midi, plébiscité par les cinéphiles.  

Patrick a d'abord été accueilli fin 2017 à l'AJR où il faisait la plonge en cuisine. 9 mois plus tard, Il ne peut renouveler son dernier contrat non reconductible, l’AJR lui propose alors le bénévolat. Très investi et présent à l’AJR, il s'occupe de la maintenance, de la réserve alimentaire, est 3 fois par semaine en cuisine, aide les autres cuisiniers quand il y a des besoins : "j'ai fait pas mal de choses, franchement c'est bien. Ça fait du bien de bouger, il n'y a pas mieux à dire."

Il a appris l'existence de l'AJR grâce à son colocataire (…) A l'époque, proche de la retraite, il ne trouve plus de travail, et, originaire de Forbach, ne connait personne sur Metz et tournera en rond pendant 1 an et demi jusqu'à ce qu'il entre enfin à l'AJR. Il est alors à la retraite. « Ça m'a beaucoup aidé de rencontrer des gens sur Metz ; ça m'a beaucoup servi pour le mental –d'abord le mental- ça fait beaucoup ; j'étais bien heureux d’avoir connu l'AJR, qui m'a permis de m'occuper, de faire quelque chose, de connaître des collègues et  aussi des amis."

Enfant, lui aussi a connu des difficultés pour se nourrir : il vient d'une famille nombreuse de 13 enfants : « On se contentait de ce qu'on avait. C'était difficile". Seul son père gagnait un salaire complet. Ses grandes sœurs ne travaillaient pas pour pouvoir s'occuper de la fratrie pendant que sa mère faisait quelques heures de ménage. Ensuite, ce sont les garçons qui, au fur et à mesure, grandissaient et apportaient un salaire. Patrick a dû arrêter l'école à 13 ans pour travailler comme pâtissier. Son employeur, solidaire, lui donnait les invendus tous les  soirs  : "ça faisait du bien déjà, on mangeait un peu plus. La vie était dure  quand même, je sais ce que c'est d'avoir faim".

Pendant le 1er confinement l'AJR a fermé au profit de la distribution de colis." Là j'ai eu mon infarctus parce que je ne supportais plus de rester enfermé à ne rien faire. Tu cogites tout seul. Tu sors, mais t'as des heures de sorties, après tu sors pour aller te promener : tu ne peux pas parce que ce n’est pas une excuse. Pour l'heure "ça m'apporte beaucoup de ne pas rester seul. L’AJR, le Secours Catholique c'est une famille, ça fait du bien. Tant que je pourrai continuer, je continuerai ; tant qu'ils auront besoin de moi, je serai disponible, déjà pour les accueillis, on est là pour eux."