Depuis que nous avons posé le pied sur la terre de la capitale Dhaka et de ses 20 millions d’habitants, nous sommes interpellés par nos sens. En effet, tout semble nouveau ! La vue : les paysages urbains ou ruraux, avec des constructions qui n’en terminent plus à l’horizon. Il n’est pas rare de traverser la capitale en voiture pendant deux heures trente pour en sortir. Pour nous rendre dans les offices régionaux, le train a été notre moyen de transport préféré. Pratique, peu cher, il est l’idéal pour apprécier les paysages. Nous avons alors mieux perçu que cette capitale grandit de 500 000 habitants chaque année, avec pour conséquence la création de nombreux bidonvilles, et une densité de population parmi les plus élevées au monde. Tout ce que nous voyons est déroutant pour nous : les couleurs des vêtements, la rudesse des travaux des villes et des champs, les concerts de klaxons, et tous les moyens de transports originaux (rickshaws, bus de toutes tailles et de toutes époques, camions, vélos originaux, taxis).
Nous avons également rencontré la communauté indigène Garo, qui est une incarnation d’une société matriarcale, avec des clans familiaux très riches culturellement. Au détour de nos rencontres avec notre partenaire Caritas Bangladesh, nos sens et nos pratiques culturelles sont questionnées : manger avec la main droite, participer à des bénédictions indigènes traditionnelles, avec chants et danses en lien avec des divinités terrestres, pratiquer une langue bengali à l’alphabet totalement différent de notre alphabet latin. Ce sont aussi des plats culinaires différents des nôtres, aux saveurs épicées mais si chaleureuses ! Chaque participant est immergé dans ces nouvelles réalités, provoquant un dialogue avec notre quotidien en France. Comment vivre d’avantage en lien avec la Création ? La communauté Garo, qui s’est convertie elle-même au christianisme, nous invite à un lien étroit avec la nature qui nous entoure.
Même si ce quotidien peut paraître exotique, il n’est pas nécessaire de partir si loin pour changer de paradigme. Nous nous rendons à l’évidence : le chemin le plus long qu’un homme ait à parcourir au cours de sa vie est le chemin allant de la tête à son cœur.